le courant renaissance
1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6

La renaissance (2)


La renaissance, avec l’apparition de la perspective linéaire, va révolutionner la composition picturale et poser les bases de la représentation pour les 5 siècles à venir, jusqu’à ce qu’au XXeme siècle le cubisme et l’abstraction mettent à bas ce système et permettent à l’art d’explorer de nouveaux horizons.
Après Giotto, les artistes européens se sont posé le problème de représenter l’illusion de la profondeur et de la troisième dimension dans l'espace bidimensionnel du tableau afin de créer des images dont le rendu serait au plus proche de la vision humaine.
C’est dans ce contexte que les efforts combinés du peintre Masaccio, du sculpteur Donatello et de l’architecte Brunelleschi ont aboutis à la mise en place d’un système mathématique précis : la perspective monofocale centralisée. Dès lors la scène possède une unité de lieu, de temps et d’action. La composition gothique devint du coup inutile et l’image s’exprima à travers un nouveau langage capable de traduire le nouveau mode de pensée dans lequel l’homme, en accord avec la philosophie humaniste, se trouvait non seulement au centre de la composition grâce aux lignes de construction convergeant toutes vers un point de fuite unique mais aussi sujet central, exclusif et absolu du tableau.
L’invention de la perspective, même si l’on peut la dater avec précision de la fin de la première moitié du XVeme siècle à Florence, est le fruit d’un travail commencé un siècle plus tôt. Plusieurs systèmes ont été essayé avant l’adoption de la méthode monofocale centralisée pour les raisons décrites ci-dessus. Perspective bifocale centralisée (deux points de fuite au centre du tableau) ou latéralisée (deux points de fuite à gauche et à droite du tableau) et perspective tournante (augmentation de la taille du sujet vers le centre du tableau, basée sur la vision que l’on a dans un miroir convexe et qui produit un fort effet de mouvement) ont été étudiées au début du siècle avant d’être abandonnées en partie à cause de la difficulté de réalisation qu’elles présentaient.
La perspective atmosphérique, qui utilise le dégradé de tons colorés chauds/froids combinés à un aspect vaporeux de plus en plus prononcé vers l’arrière plan, est favorisée dans la peinture septentrionale mais aussi chez les peintres italiens à partir de la génération de Léonard de Vinci qui ont subi l’influence du mouvement flamand.


L’humanisme permet également au portrait d’apparaître, genre jusqu’alors prohibé par le pouvoir religieux pour lequel l’individu n’avait pas d’importance en soi. Il côtoie la peinture d’histoire (scènes religieuses et mythologiques) chez les grandi désireux de laisser derrière eux une trace de leur existence. D’abord présenté de profil avec un cadrage aux épaules, le portrait se verra ajouté un paysage dans l’arrière plan puis, grâce à l’influence flamande, se montrera au spectateur de trois-quart face.
Enfin, la première renaissance est marquée par la mode de l’antique que l’on retrouve aussi bien dans l’architecture, la sculpture et la peinture. Les artistes, souvent érudits, étudient la philosophie ainsi que les vestiges greco-romains afin d’en imiter le style qu’ils intègrent dans leur travail. Ce rapprochement de l’art païen et de la religion chrétienne témoigne d’une volonté particulière de l’homme de la renaissance, conscient de vivre une époque nouvelle, de rompre totalement avec le moyen-âge en se parant d’une image rapellant la grandeur passée de l’empire romain. Dès la seconde génération de peintres de la haute renaissance italienne, tels que Mantegna ou Botticelli, les artistes n’auront de cesse d’imiter et d’assimiler le style all’antica.
Les canons énoncés dans la philosophie d’Aristote et de Platon amènera la peinture italienne à une idéalisation de la beauté que ce soit dans la représentation des paysages, du portrait ou dans les proportions ma

thématiques du corps dont témoigne l’homme de Vitruve que Léonard de Vinci mis en image d’après les écrits de l’architecte romain. Cette recherche du beau idéal et de la représentation de la dignité humaine marque la différence fondamentale entre le style italien et la peinture d’Europe du nord.


>> page suivante

Contexte politique au XVeme et début du XVIeme siècle


France (royaume)

Charles VI 1380 - 1422
Charles VII 1422 - 1461
Louis XI 1461 - 1483
Charles VIII 1483 - 1498
Louis XII 1498 - 1515
François Ier 1515 - 1547



Bourgogne / Flandre (duché)

Philippe II le hardi 1364 - 1404
Jean Ier sans peur 1404 - 1419
Philippe III le bon 1419 - 1467
Charles le téméraire 1467 - 1477

A la mort de Charles le téméraire, Louis XI rattache la Bourgogne à la France. La partie septentrionale passe sous la domination des Habsbourg.



Allemagne / Europe centrale Saint Empire romain germanique
(monarchie jusqu'en 1452, puis empire)

Robert Ier de Wittelsbach
1401 - 1410
Sigismond Ier de Luxembourg
1410 - 1437

Dynastie des habsbourg :
Albert II 1438 - 1439
Frédéric III 1440 - 1493
Maximilien Ier 1486 - 1519



Vatican (papauté)

Innocent VII 1404 - 1406
Grégoire XII 14064 - 1415
Martin V 1417 - 1431
Eugène IV 1431 - 1447
Nicolas V 1447 - 1455
Calixte III 1455 - 1458
Pie II 1485 - 1464
Paul II 1464 - 1471
Sixte IV 1471 - 1484
Innocent VIII 1484 - 1492
Alexandre VI 1492 - 1503
Jules II 1503 - 1513
Léon X 1513 - 1521
1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6

Les tableaux les plus célèbres de la renaissance du nord


Flandre, Allemagne, Bourgogne, France


Jan van Eyck, agneau mystique

jan van Eyck, époux arnolfini

Jan van Eyck, vierge au chancellier Rolin

Baldung Grien, les 3 ages

van der Weyden, jugement dernier

Fouquet, vierge à l'enfant

Van Eyck, Homme oeillet

Bosch, jardin des délices

Grunewald, crucifixion

Grunewald, crucifixion

Holbein, Ambassadeurs

Bruegel, tour de babel

Bruegel, noces campagnardes

www.histoiredelart.net

histoire de l'art - les mouvements dans la peinture - les peintres célèbres - analyse et description de tableaux - les thèmes utilisés dans la peinture
art gothique - renaissance - maniérisme - art baroque - art classique - art romantique - symbolisme - impressionnisme - cubisme - fauvisme - expressionnisme - surréalisme - art brut - pop art