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Damien Hirst (2)


Cette allusion à la religion est aussi présente dans la fameuse tête de mort, toute conçue de diamants, For the Love of God. L’objet est à la fois fascinant, par l’éclat des pierres précieuses, et en même temps très dérangeant, tant à cause de l’image de cette tête de mort qui nous présente un large sourire, comme pour nous narguer, qu’à cause du coût de réalisation de l’œuvre.

Il s’agit de l’œuvre la plus chère jamais réalisée dans l’histoire de l’art. Vingt millions de dollars que l’artiste a investi à la réalisation de cette pièce, et cent millions estimés à sa vente. Des sommes collosales pour une œuvre qui provoque tour à tour fascination, exaspération, ou incompréhension pour une part de l’œuvre qui, une fois de plus, reste énigmatique : quel est le message réel du lien entre le titre et cette face déstabilisante toute en diamants ?

Les énigmes pas complètement résolues semblent être la spécialité de Damien Hirst. Il nous propose des images choc, titrèes de formules poétiques qui portent à une reflexion qui pourrait être sans fin. Il nous propose des métaphores parfois contradictoires, avec une telle ambiguité qu’il nous laisse libre champ à notre méditation dont l’issue reste énigmatique.


C’est le cas de The Physical Impossibility of Death in the Mind of Something Living, 1991. Cette œuvre, très déstabilisante, présente un magnifique requin flottant dans un grand caisson empli le formol. Cette image semble à la fois très pure et inspire une certaine sérénité. Pourtant, elle provoque en même temps par cette violence faite à la vie de l’animal si magestueux, qui, on le sait, est une espèce en voie de disparition.

Une fois de plus, il nous destabilise avec cet aquarium où flotte ce requin, si superbement intact qu’il pourrait sembler encore en vie. Il nous plonge dans un abîme de questionnements sur la mort, la disparition, la représentation et l’acceptation que l’on peut en avoir, mais aussi sur la conservation des choses et des êtres. Le terme de Something living, plutôt que de dire Someone living, nous interroge aussi sur ce qui fait qu’une chose est vivante ou non. Autant de portes ouvertes à une multitude de questionnements métaphysiques.


Dans un autre caisson, il présente une tête de vache sevèrement assaillie par diverses mouches et asticots. Dans A Thousand Years 1990, il évoque à nouveau ces thèmes de la mort et de la disparition. Cette œuvre nécessite en effet le passage du temps pou prendre tout son sens. Cette carcasse de tête, dévorée jour après jour par les vers et les bêtes volantes, semble très bien illustrer la notion de réincarnation qui fait que chaque chose continue de vivre à travers d’autres, sous d’autres formes. Ici, c’est à travers le corps de la mouche ou de l’asticot que le corps mort de la vache poursuit son existance dans le cycle de la nature.

Cette image percutante, plutôt crue et directe de cette destruction, agresse notre regard. Paradoxalement, elle exprime cette notion très poétique de la transmition, de la regénéressance, de la continuité de la vie, des choses ou des êtres qui se perpétuent sous une autre forme, de la transformation des matières, des choses, des êtres et de l’existance.

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